Donecle : l’inspection ultra rapide des avions grâce aux drônes

Lauréat 2016 du prix Jeune Ingénieur Créateur, Matthieu CLAYBROUGH, ingénieur de l’Ecole Polytechnique (X2009) et de l’ISAE Supaero (S2013, double-diplôme) a reçu le prix Prix « Technologie et Aéronautique »

Donecle a été fondée en septembre 2015 par quatre entrepreneurs toulousains passionnés d’aéronautique.

Donecle est une solution ultra-rapide et automatisée d’inspection de surfaces par drones. La solution brevetée de Donecle utilise un essaim de drones autonomes pour répertorier les défauts présents sur de grandes structures. Elle permet de diviser par 20 la durée d’inspection des avions de ligne, éoliennes, navires ou autres grandes structures. Sa rapidité fait gagner aux compagnies aériennes l’équivalent de deux vols aller-retour Paris-Toulouse à chaque inspection.

Donecle ambitionne de créer une nouvelle génération de drones intelligents et de devenir un leader de l’inspection automatisée.

Donecle-SEGARD

Matthieu Claybrough a répondu pour nous à quelques questions :

En quelques mots, pouvez-vous nous présenter Donecle ?

Chacun des 27 000 avions de ligne volant à travers le monde doit être régulièrement inspecté, chaque inspection de la carlingue durant en moyenne 8 heures. Une heure d’immobilisation d’un appareil représente une perte de $10 000 pour une compagnie aérienne, soit des dizaines de milliers de dollars perdus à chaque inspection.

Donecle divise par 20 la durée d’inspection visuelle des avions de ligne, éoliennes, navires ou autres grandes structures.

Notre solution brevetée utilise un essaim de drones pour scanner l’objet inspecté et répertorier les défauts présents à sa surface. Nos drones sont 100% autonomes (sans télépilote) et capables de fonctionner à plusieurs en essaim. Notre technologie de positionnement leur confère des capacités de positionnement ultra-précis, en intérieur comme en extérieur, sans GPS et sans balises. Notre solution détecte, localise et positionne en temps réel les défauts présents à la surface d’un avion tout en garantissant la sécurité de celui-ci et du personnel évoluant à proximité grâce à notre technologie de détection d’obstacles.

Nous inspectons ainsi un avion en 20 minutes, permettant à une compagnie aérienne de le remettre un vol plus rapidement et lui faisant gagner l’équivalent de deux vols aller-retour Paris-Toulouse à chaque inspection.

Pourquoi postuler au prix Norbert Ségard ?

«Le Prix Norbert Ségard est une distinction honorifique qui récompense en particulier l’ingénierie et la technique au service de la société.
Il se démarque ainsi de certains prix récompensant d’avantage l’idée et participe à la crédibilité technique de notre solution ; d’autant plus que le jury est d’un excellent niveau et source de bon conseils. En tant qu’ingénieur et directeur technique de Donecle, c’est naturellement un prix qui me touche tout particulièrement.»

Quels conseils donneriez-vous aux futurs jeunes ingénieurs créateurs ?

«L’aventure entrepreneuriale est un véritable investissement mais qui apporte bien plus en retour.
Dans la mesure du possible, je conseille évidemment de se lancer jeune, avant de s’habituer aux conforts des emplois stables mais pourquoi pas après une petite expérience de quelques années, idéalement dans le domaine. C’est mon cas, et mes 3 années chez Thales Avionics m’ont permis d’obtenir un grand nombre de repères et mieux cerner l’industrie ainsi que les forces et faiblesses des grands groupes. Enfin, on sous estime généralement la quantité de travail à produire pour atteindre le résultat visé, aussi je ne peux que conseiller de prévoir plus de temps que nécessaire et s’entourer d’une bonne équipe qui partage les mêmes ambitions et contraintes !»

Si c’était à refaire ? Que retiendrez-vous de cette expérience ?

«L’aventure est loin d’être finie mais je la recommencerai autant de fois que nécessaire !
Il est difficile de résumer un parcours d’entrepreneur tellement il est riche, en découvertes techniques comme administratives, en déceptions et réussites partagées mais c’est avant tout une histoire d’équipe.
C’est aujourd’hui une fierté d’avoir réussi à bâtir un système fonctionnel et de pouvoir en faire la démonstration auprès de grands comptes : nous effectuons des démonstrations de nos drones autonomes auprès de grandes compagnies aériennes !
Dans l’entreprenariat chaque jalon passé est un moment de joie en équipe : les premiers vols autonomes, les premières accroches prospects, les premiers brevets déposés, les premiers vols autours d’avions en exploitation, etc. ! Malgré cela, le challenge est toujours devant ; il nous faut désormais commencer l’industrialisation du procédé et signer les premiers contrats.»

Un grand merci à Matthieu CLAYBROUGH pour ce retour, qui nous l’espérons, inspirera de futurs jeunes élèves-ingénieurs, ingénieurs et chercheurs désireux de créer leur entreprise.

Matthieu.Claybrough_Fondation-Ségard

Pour en savoir plus

le site de Donecle : www.donecle.com
Twitter : @Donecle
Facebook : Page Facebook Donecle

DNA Script : la synthèse d’ADN

Lauréat du prix Jeune Ingénieur Créateur 2016 de la Fondation Norbert Ségard, nous récompensons Thomas YBERT pour son projet DNA Script qui reçoit le Prix Norbert Ségard 2016.

Diplômé de l’Ecole Polytechnique (x2002), Thomas YBERT a une solide expérience recherche appliquée dans le domaine de la biologie synthétique et a crée DNA Script en avril 2014.

Son entreprise développe une nouvelle technologie de synthèse d’ADN. DNA Script s’inspire de la façon dont l’ADN est fabriqué dans la nature pour proposer une technologie de synthèse ayant des performances sans précédent. La technologie développée par DNA Script s’appuie sur le remplacement des techniques traditionnelles de synthèse d’ADN par voie chimique par une technique innovante de synthèse par voie enzymatique.
Comme pour le séquençage – la lecture de l’ADN –  la synthèse, ou l’écriture de l’ADN, est un enjeu critique pour le développement des biotechnologies et de leurs applications.

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Merci à Thomas YBERT qui a répondu pour nous à quelques questions :

En quelques mots, pouvez-vous nous présenter DNA Script ?

Le but de DNA Script est de développer la technologie manquante qui permettra l’envol des biotechnologies et de leurs applications. Nous pensons que dans le futur, les domaines de la santé, de l’énergie, de l’environnement et même de l’informatique seront révolutionnés par les avancées biotechnologies aujourd’hui émergentes. Cependant, toutes ces applications ne pourront voir le jour que si notre maîtrise des sciences de la vie s’améliore grandement.

Actuellement, avec les nouvelles technologies de séquençage nous sommes capables de lire les informations contenus par l’ADN en quelques heures et pour des coûts très bas. Lorsqu’il s’agit en revanche de produire des systèmes biologiques à l’aide d’ADN de synthèse, les coûts et le temps de fabrication de l’ADN limitent notre capacité à rechercher et développer des projets. Ceci est dû à l’utilisation d’une technologie de fabrication de l’ADN maintenant vieille de plus de 50 ans et qui n’a subi que des améliorations incrémentales.

L’approche de DNA Script pour la fabrication d’ADN est radicalement différente. Nous utilisons des techniques qui s’inspirent de la façon dont l’ADN est créé par les cellules dans la nature. Cette approche disruptive nous permet d’aller beaucoup plus vite, de produire de l’ADN de meilleur qualité et pour un coût plus bas de plusieurs ordres de grandeurs.

«La méthode développée par Thomas YBERT n’est pas une simple alternative aux méthodes chimiques en vigueur mais elle peut être appliquée à la synthèse de molécules d’ARN ou de polynucléotides contenant des bases modifiées. Il est donc permis de penser que les imprimantes à ADN seront un jour des équipements de routine comme le sont devenus aujourd’hui les séquenceurs d’ADN, dans les domaines de la recherche académique, des biotechnologies voire même de la thérapie génique. » précise François Rougeon Directeur de Recherche au CNRS et Professeur à l’Institut Pasteur»

De plus DNA Script a remporté jusqu’à présent les aides et concours suivants :

  • Concours national de création d’entreprise catégorie Emergence en 2014
  • Concours du Genopole, en décembre 2014 nous remportons le prix du Potentiel Technologique
  • Hébergement et accompagnement au 1er septembre 2015 par l’incubateur parisien Agoranov.
  • Hébergement et accompagnement fin novembre 2015 par l’Institut Pierre-Gilles de Gène (ESPCI).
  • Candidature au Concours Mondial pour l’Innovation en cours.

Pourquoi postuler au prix Norbert Ségard ?

Concourir au prix de la Fondation Norbert Ségard était important car :

« La Fondation Norbert Ségard est un moyen pour nous de garder un point de vue extérieur et critique sur le projet.
Nous souhaitons nous remettre constamment en question et bénéficier de regards extérieurs afin d’améliorer notre projet. Le jury et le processus de sélection du prix de la Fondation Norbert Ségard a été un excellent moyen d’avoir un retour de la part d’experts indépendants doublé de celui d’obtenir des ressources supplémentaires pour notre développement.
Par sa renommée, la Fondation Norbert Ségard permet aussi de gagner en visibilité, d’apporter de la crédibilité et de la valeur ajoutée.
Le projet que nous portons est supporté par différentes initiatives publiques et nous souhaitons qu’il le soit aujourd’hui par des initiatives privées telle que celles proposées par la Fondation Norbert Ségard qui accorde une importance toute particulière à l’innovation. »

Quels conseils donneriez-vous aux futurs jeunes ingénieurs créateurs ?

« Un projet entrepreneurial est avant tout porté par une équipe.
Une équipe soudée, motivée et animée par la même passion et la réalisation d’objectifs communs me semble totalement nécessaire pour relever les défis de cette aventure.
Connaître et admettre ses limites pour pouvoir demander conseils et s’entourer de personnes qui permettront de les dépasser est une notion qui me semble fondamentale pour réussir son projet d’entreprise. »

Si c’était à refaire ? Que retiendrez-vous de cette expérience ?

« L’origine de mon projet entrepreneurial provient  d’une situation vécue qui a engendrée beaucoup de frustration pour moi (et qui en créé toujours beaucoup pour des milliers de chercheurs je pense !). Il s’agit en effet d’un problème de biologie moléculaire récurrent qui a aujourd’hui une solution imparfaite et insatisfaisante.
S’en est suivi un fort désir de changer les choses et la conviction que cela pourrait avoir un impact important. Dans mon cas, cette motivation a agi à la fois comme un point de repère et comme un objectif à atteindre. Deux éléments qui me semblent primordiaux de garder à l’esprit tout au long de cette aventure entrepreneuriale.
Ce projet est pour moi l’occasion d’apprendre énormément et d’obtenir un retour d’expérience d’une très grande intensité et dans un temps très court. Cela me semble assez unique dans une carrière professionnelle et agit comme un puissant accélérateur de développement.
Il est un peu tôt pour savoir quels seront les impacts de DNA Script mais c’est un projet que je referais sans aucune hésitation. »

Un grand merci à Thomas Ybert pour ce retour, qui nous l’espérons, inspirera de futurs jeunes élèves-ingénieurs, ingénieurs et chercheurs désireux de créer leur entreprise.

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Pour en savoir plus

Linkedin : Thomas Ybert

Un site internet www.dnascript.co

Biomodex : simulateurs chirurgicaux 3D

Lauréat prix du Jeune Ingénieur Créateur 2016 de la Fondation Norbert Ségard, nous vous présentons Sidarth RADJOU. Nous lui avons remis le Prix « Technologie & Santé » de notre Fondation.

Cet ingénieur de l’Ecole Centrale Paris, a été sélectionné parmi d’excellents dossiers reçus à la Fondation pour son projet BIOMODEX.

BIOMODEX conçoit et produit, à partir de données patient (Scanners, IRM), des maquettes de simulation chirurgicale qui réagissent mécaniquement comme l’organe réel dans le corps du patient.

Ce projet est né de la rencontre de deux étudiants, Sidarth Radjou et Thomas Marchand, étudiant de l’ESSEC, et s’inscrit dans la volonté d’«Innover pour agir». Leur motivation est de réduire les erreurs médicales par l’amélioration de la formation des chirurgiens et par le développement de la médecine personnalisée. Alliant leurs approches scientifiques et économiques, ils ont créé en janvier 2015 BIOMODEX.

La start-up BIOMODEX est soutenue par deux incubateurs technologiques complémentaires, Agoranov et l’Ecole Centrale Paris, et par deux laboratoires de recherche, MSSMAT (Ecole Centrale Paris) et le Laboratoire de Biomécanique Georges Charpak (ENSAM Paris).

Sidarth RADJOU a répondu pour nous à quelques questions :

En quelques mots, pouvez-vous nous présenter Biomodex ?

La technologie BIOMODEX permet de reproduire une maquette d’organe intégrant les propriétés biomécaniques in vivo de l’organe considéré grâce à une simulation numérique combinée à l’impression 3D multi-matériaux.

Cela permet in fine de proposer un geste chirurgical identique à celui effectué au bloc opératoire.

Cette technologie répond à deux besoins :

  • La formation des chirurgiens
  • La simulation préopératoire patient spécifique pour préparer une intervention complexe

biomodex-3D

Entre l’idée et la concrétisation, quels regards portez-vous sur votre parcours, votre expérience de créateur d’entreprise ?

« Un long chemin entre l’idée et la construction, je ne pense pas pouvoir encore parler de concrétisation, je pense même ne pouvoir jamais parler de concrétisation, une start-up est en éternelle construction, en tout cas à moyen terme (4-5 ans), où les enjeux sont énormes. J’ai toujours la sensation d’être au début de la construction de quelque chose, sauf ce quelque chose devient de plus en plus gros et ambitieux.
Si c’était à refaire, oui bien sûr, on apprend tellement.
L’entrepreneuriat est le métier qui challenge le plus et qui nous pousse à apprendre à nager en nous jetant dans l’eau : j’aime le challenge, apprendre vite en situation de stress, cela me correspond.»

A ce jour, plusieurs prix et concours ont permis à BIOMODEX de gagner des fonds et une reconnaissance :

  • Le prix Innovation technologique de Movjee
  • Le label « Entreprise Innovante du Pôle Medicen »
  • Le Prix Scientipôle : nous avons gagné le concours des jeunes entreprises innovantes avec la meilleure note de l’année (8,5)
  • Le soutien de Paris Innovation Amorçage
  • L’appel à projets de la Sorbonne Paris Cité que nous avons remporté avec notre projet 3DSIM

Pourquoi postuler au prix Norbert Ségard ?

« Le prestige bien sûr de ce concours, qui cherche exclusivement à récompenser les entrepreneurs ingénieurs et encourage l’entrepreneuriat technologique. Mais aussi car je suis convaincu que pour créer une entreprise technologique innovante, il fallait répondre à un besoin et « Innover pour agir » comme le résume le slogan de la fondation Norbert Ségard et non « agir pour innover » !.
Norbert Ségard, au cours d’un entretien avec Maurice Schumann avait cette ambition « Voyez vous, Maurice, ma tâche est double : donner à tous les français le téléphone d’aujourd’hui ; donner à la France le téléphone de demain, pour qu’elle s’en serve et pour qu’elle le vende. » De même, voyez-vous, notre tâche est double : donner à tous les chirurgiens les maquettes de simulation chirurgicale pour la formation d’aujourd’hui ; donner à la chirurgie les maquettes de simulation chirurgicale pour le patient spécifique de demain, pour que les maquettes soient adaptées à chaque patient.
Enfin, nous partageons l’ambition de la Fondation Norbert Ségard de « promouvoir la vision partagée d’un progrès raisonné ».»

Quels conseils donneriez-vous aux futurs jeunes ingénieurs créateurs ?

Pour les ingénieurs qui, comme vous, aimeraient se lancer dans l’aventure entrepreneuriale :

«Beaucoup d’humilité par rapport au marché, c’est capital d’écouter le marché et d’analyser.
Il ne faut surtout pas chercher à imposer son produit, et être fermé à la modification de son produit pour répondre au besoin du marché. Un entrepreneur ne connaîtra jamais assez bien le besoin de son marché.
Le besoin du marché est clé, le produit n’est qu’un moyen d’y répondre : ne pas être trop centré produit.»

Un grand merci à Sidarth RADJOU pour ce retour, qui nous l’espérons, inspirera de futurs jeunes élèves-ingénieurs, ingénieurs et chercheurs désireux de créer leur entreprise technologique innovante.

Pour en savoir plus

Le site Biomodex : biomodex.com/
Twitter : @biomodex
Facebook : Lien page Biomodex
LinkedIn : Page Entreprise Biomodex

Team-biomodex-ségard

Cérémonie de remise des prix Norbert Ségard 2018

La Fondation Norbert Ségard a le plaisir de vous convier à

la remise des Prix Norbert Ségard 2018

Le lundi 19 mars 2018 à 18h30 précises

Accueil dès 18h

 

La cérémonie sera présidée par
Pascal Faure
Directeur général des Entreprises
Ministère de l’Economie et des Finances

Lieu :

La Maison des Arts et Métiers
9bis, avenue d’Iéna
75016 Paris

Accès

  • Métro ligne 9 arrêt Iéna
  • Bus 63, 32 ou 82 arrêt Iéna
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Lauréats Norbert Ségard 2018
• Rémi Auguste Weaverize
• Paola Ceccato Oikos Sphère
• Philippe Cuvillier Antescofo
• Marc-Henri Frouin Niryo
• Johann Kalchman Lifeaz
• Ilyes Sghir DeepOr

Pour vous inscrire, merci de remplir le formulaire ci-dessous :

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Un micro-laboratoire sur puces à cellules pour analyse de l’eau

Thèse de Alfred DIBAO-DINA

Le vendredi 16 janvier 2015, Alfred DIBAO-DINA a soutenu sa thèse à 14h30 dans l’amphithéâtre du laboratoire central de l’IEMN (L’Institut d’Electronique, de Microélectronique et de Nanotechnologie).
La Fondation a financé 50% de cette thèse et soutient cet ingénieur prometteur.

Le sujet de thèse de Alfred DIBOA-DINA est « Élaboration d’un système in vitro de suivi en continu par spectroscopie d’impédance électrique de l’infection d’une lignée de cellules cancéreuses par un protozoaire parasite : Cryptosporidium parvum.».

Eau

Le contexte

L’accès à l’eau potable dans le monde représente un défi majeur pour l’avenir. Des millions de personnes meurent chaque année par manque de conditions sanitaires suffisantes et par ingestion d’eau contaminée. Entre 250 et 500 millions d’infections liées à  un parasite (Crytosporidium) seraient détectées en Asie, en Afrique et en Amérique Latine.
Aux Etats-Unis et en Europe, Cryptosporidium est retrouvé dans 50% des épidémies d’origine hydrique.
Il n’existe pas de système permettant de caractériser en routine le pouvoir infectieux de ce parasite

Les équipes

L’équipe de recherche regroupe des compétences en électronique (micro systèmes fluidiques) et en microbiologie  (parasitologie et culture cellulaire) associée à la haute expertise internationale de l’Institut Pasteur de Lille.

Le but

Développer un laboratoire miniaturisé afin de détecter le pouvoir pathogène de parasites infectieux pour l’homme.

Les enjeux 

L’outil développé sera le premier système automatisé et portable de ce genre. Il permettra l’analyse rapide de prélèvements plus particulièrement  dans les pays touchés par la crise d’accès à l’eau potable.

  • Augmenter la sensibilité de la mesure par miniaturisation
  • Réaliser des analyses en temps réel
  • Développer des systèmes génériques transposables à d’autres agents infectieux
  • S’affranchir du modèle animal (utilisation de souris pour les tests) éthiquement remis en cause

Alfred Dibao Dina

 « Le Cryptosporidium est la principale cause d’épidémies d’origine hydrique provoquées par des protozoaires parasites dans le monde. Dans cette thèse, nous montrons qu’il est possible d’utiliser la spectroscopie d’impédance électrique pour obtenir in vitro des informations sur le cycle de vie du Cryptosporidium infectant des cultures cellulaires et pour quantifier l’infectivité d’un inoculum. Des cellules HCT-8 (issues d’un adénocarcinome iléocæcal humain) ont été cultivées dans des puits contenant un réseau d’électrodes interdigitées planaires jusqu’à confluence pendant 76 heures, puis infectées par le Cryptosporidium parvum pendant 60 heures. La réponse impédimétrique a été mesurée entre 100Hz et 1MHz avec une période d’échantillonnage de 7min. Au cours de l’infection, le signal d’impédance présente une série de pics distincts et reproductibles à 12, 23 et 31h post infection (PI) et de minima à 9, 19 et 28h PI. Une modélisation électrique par circuit équivalent révèle que ces variations peuvent être en partie expliquées par l’effet des interactions hôte-parasite sur les zones intercellulaires. En outre, nos données présentent pour la première fois un suivi en temps réel du développement précoce et homogène du parasite, où les phases de prédominance de formes invasives (i.e. zoïtes) et prolifératives (i.e. mérontes) s’alternent et sont respectivement observées aux pics et minima du signal impédimétrique. Finalement, en quantifiant l’amplitude de la réponse en impédance, nous montrons que ce dispositif peut également être utilisé comme un capteur d’infectivité, dont la réponse dès 12h PI s’avère au moins 4 fois plus rapide que d’autres techniques à l’état de l’art. »

Ce travail a été supervisé par le docteur Jérôme Follet (ISA  j.follet@isa-lille.fr) et Vincent Senez (IEMN/ISEN vincent.senez@isen.fr) et il a bénéficié du co-encadrement de monsieur Alexis Vlandas(CR-IEMN)

 

Alfred DIBAO-DINA a soutenu sa thèse le 16 janvier devant un jury composé d’éminents spécialistes :

Membres :

  • M. Philippe Pernod : Professeur, laboratoire IEMN-LICS, Ecole Centrale de Lille
  • M. Gilles Gargala : Professeur, Bactério, Virologie, Parasito, Hygiène Institut de Biologie, CHU de Rouen
  • M. Jérôme Follet : Maitre de Conférence, groupe HEI-ISA-ISEN Lille
  • M. Vincent Senez : Directeur de Recherche, IEMN Lille

Rapporteurs :

  • Mme Karine Reybier : Maitre de Conférence/HDR, Pharmacochimie et pharmacologie pour le développement, UMR152, Université de Toulouse 3
  • M. André Buret : Professeur, Department of Biological Sciences, University of Calgary, Canada

Invité:

  • M. Eric Viscogliosi : Directeur de Recherche, Centre d’Infection et d’Immunité de Lille, Institut Pasteur de Lille

Pour plus d’informations :

Contact Claire DEHONDT
Assistante de Direction de la Recherche
Départements Informatique, Physique et Nanosciences, SAMBA
ISEN-LILLE
41 Boulevard Vauban – 59046 LILLE CEDEX